Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

280 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

communication des faits, et me montra l’original du décret supposé par Delaunay. Je reconnus la copie du projet de décret que Chabot était venu me faire signer chez moi, de grand matin, comme il est rapporté dans le fait cinquième, ci-dessus. Mais cette copie, au lieu d’être parfaitement au net comme je l'avais signée, est chargée de ratures, un article entier entr'autres est totalement biffé pour faire place à un nouveau mis en marge, et le tout de plusieurs encres et de plusieurs plumes. Dans l'intitulé Prorer De DÉcReT, le mot projet est effacé d’un trait; ma signature, que je reconnus parfaitement sur cette copie, porte au-dessus ces mots : Onr SIGNÉS (avec cette même orthographe srexés au pluriel, être un solécisme); mais comme ma signature est fort proche du texte, les mots oNT siGnés, intercalés après coup entre ce texte et ma signature, enjambent l’un sur l’autre d’une manière évidemment forcée. A la suite de ces mots ONT SIGNÉS et de ma signature, sont rapportées les signatures apposées au bas du projet de décret sur lequel j’avais imprimé mon avis au crayon. Je n’ai pas lu et encore’ moins pesé le sens de cette copie raturée et supposée décret ; je ne sais si elle contientle sens de la copie du projet de décret sans mes corrections, ou plus étendu encore, selon les vues et les intérêts de Delaunay et consorts ; ainsi je n’en puis rien dire, mais je ne puis être garant de ces falsifications évidentes ; et il n’a tenu qu'aux coupables de mettre au-dessous de ma signature tout ce qu’ils ont voulu.

Tout ce que je sais, c’est que Chabot déclare dans sa dénonciation Les faits suivants :

Chabot déclare : 1° que Delaunay voulait tromper la Convention ;