Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

PTT v ES TEST 7

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282 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

44° Qu'il n'avait suivi la chose aussi loin, que pour avoir une preuve matérielle de la dénonciation; et qu'en conséquence, il remettait au Comité de sûreté Fhérale les 100.000 francs e2 question, comme effectivement il a déposé cetle somme.

Observons et rapprochons maintenant tous ces faits, et voyons ce qui en résulte à mon égard. Suis-je à Pabri, non plus que tout autre, des projets honteux et turpides que Delaunay ou Chabot, ou tous les deux ensemble, peuvent former, et de la part qu’ils s'imaginent pouvoir m'y faire prendre? Qu'y a-t-il de commun entre moi et Delaunay et consorts ? Quand, où, comment ai-je eu la moindre relation avec Delaunay? En aucun lieu, en aucun femps, sous aucun rapport, je ne l'ai fréquenté ; mon habit n'a jamais touché le sien. J’en dis autant de Chabot, que j'ai vu, à la vérité, à la Convention; mais jamais la moindre relation n'a existé entre nous.

Quant à Chabot, je l'ai vu excellent patriote, et, par - cette raison, porté à bien juger de lui autant qu'il dépend de ma raison de bien juger; je déclare néanmoins que jene puis voir sans douleur et sans indignation, qu’il ait pu laisser croire à Delaunay qu’il m'avait proposé et fait accepter les 100.000 francs. Comment aurait-il fait cadrer cette imposture avec ma conduite franche et loyale? Comment n’a-t-il pas craint d’être soupçonné d’avoir persuadé à Delaunay que je fermerais les yeux sur la supposition du décret, pour s'emparer lui-même des 400.000 francs? C’est pourtant le soupçon sur lequel il doit s'attendre. Je ne l’accuserai pas formellement d’avoir voulu s'approprier cette somme; mais il me parait évident que le décret n’a été supposé