Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
284 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'EGLANTINE
quand présentes-tu le projet de décret? » püisque ce projet était déjà frauduleusement transformé en décret : attentat sur lequel Delaunay croyait avoir permission de moi, au moyen des 100.000 francs, dont, sur l’assurance de Chabot, il me croyait sans doute acceptant et possesseur. Je vais plus loin : ne serait-il pas possible que sur l'explication que Delaunay a dû vouloir prendre, après ce fait, auprès de Chabot, il ne soit survenu une querelle entre eux sur les 100.000 francs, que Delaunay à soupçonné alors ne m'avoir pas été remis; et que, d’après les suites plus ou moins pressantes d’une telle explication, Chabot se soit hâté de venir faire sa dénonciation au Comité de sûreté générale. Il y a toute apparence à ce que je présume ici; car Delaunay voyant qu’il avait supposé le décret, dès lors sans mon congé, et qu'il allait infailliblement être découvert par moi, dont, je le répète, il voyait qu’il était loin d’avoir l'assentiment sur sa manœuvre, et qu'il lui avait été bien signifié antécédemment que s'il profitait de mon absence pour faire passer quelque décret contraire à mon opinion, je m'en plaindrais à la Convention, et le ferais rapporter : fermeté sur laquelle il devait bien compter, d’après le décret de précaution que j'avaisfait rendre, ainsi qu’il est rapporté dans le second fait; Delaunay done, dut connaître sa position fâcheuse; il dut mettre le feu aux poudres dans la clique conspiratrice et corruptrice : c'est encore là ce qui explique ce qu'a dit Chabot, qu'il s’était tenu renfermé pendant deux fois vingt-quatre heures, pour n'être pas assassiné par cette clique. Malheureusement je ne prends jamais ma distribution, et le bulletin des décrets me passa, sans quoi j'aurais éventé la mine bien avant Chabot, quoiqu'il soit