Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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286 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

Si l’on me l'avait payée, les 100.000 franes et l’attestation formelle, et je puis dire religieuse, de Chabot, sur ma loyauté, ne seraient pas au Comité de süreté générale ; si l’on n’avait pas dù me la payer, pourquoi aurait-on donné 100.000 franes ? Me fera-t-on cupide et corrompu d’une part, généreux et désintéressé de l’autre dans le même acte ? Voyez comme la vérité se fait jour dans toute cette affaire! Il est bien vrai que je tiens du citoyen Jagot, membre du Comité de sûreté générale, que Delaunaynieavoir remisles 100.000 franes à Chabot; entre eux le débat : mais les 100.000 francs sont néanmoins au Comité, et la déclaration de Chabot aussi; et celle de Bazire est très concordante avec celle de Chabot.

Le Comité de sûreté générale, immédiatement après la dénonciation et l’emprisonnement de Ghabot, en me

communiquant les particularités de cette affaire, de la-

quelle je m'informai auprès de lui; le Comité, dis-je, Jugea si bien alors de mon intégrité, que dans l’instruction assez embarrassante et pénible qu'il en fallait faire (car Chabot dénonce une vaste conspiration trop réelle, dont cette affaire-ci n'est qu'un des moindres effets), le rapporteur me pria de l’aider dans son travail.

Mon intervention dans ce travail était d'autant plus

… naturelle que j'avais pénétré moi-même cette conspiration, deux mois auparavant. J’en avais résumé les

probabilités en un pelit mémoire rédigé en forme de questions, et je l’avais dénoncé à une collection de membres du Comité de sûreté générale, convoqués expressément, et au nombre de 40 à 12. Cette pièce, dont le temps a justifié tous les faits et résolu tous les doutes, est entre les mains du rapporteur, et ce n’est pas un