Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

PRÉCIS APOLOGÉTIQUE 294

Est-ce par le sens de mes corrections ? Oh! pour le coup, je les invoque. On n’y a pas regardé : qu'on consulte les personnes les moins versées dans cette matière, on verra que par le projet de Delaunay, les administrateurs pouvaient écarter le gouvernement de la liquidation, et qu'au moyen de mes corrections, cela ne se pouvait plus. I est, certes, bien facile de s’en convaincre.

Pourquoi n’aurais-je done pu faire ce que les autres membres ont fait? Ils ont signé aveuglément ou sciemment le projet de décret, mais isolément; parce que, sans doute, ils l’ont trouvé bon: mais, moi, dont on requiert l'avis et les corrections, j'ai voulu rendre à la nation ce qui me: semblait devoir lui être utile.

Le Comité ajoute que Cambon, en apposant sa signature, a corrigé aussi quelque chose du projet de Delaunay, mais que ces corrections n'altéraient pas le sens du décret. D'abord, il faut dire : Prospr de décret, et non le décrel, ce qui est bien différent. Ensuite, il faut voir que le mot altérer signifie diminuer la bonté, l'utilité d'une chose. Or, j'invoque ici, encore un coup, là copie originale du projet de Delaunay et de mes corrections ; l’on verra si, loin d'altérer le projet de Delaunay, je ne renverse pas toute sa manœuvre, en liant avec rivure le gouvernement à la liquidation. Si la chose n’était pas ainsi, il n'aurait pas été supposé frauduleusement une autre copie bien raturée ; et si mes corrections étaient dans le sens de Delaunay, il n'aurait pas été besoin à Delaunay d'escamoter cette copie et de la serrer dans ses papiers pour y en substituer une autre ; il n’y avait qu'à décréter celle à laquelle je ne me serais pas opposé.

Cette vérité, que mes corrections ruinaient la