Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
40 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
tion ? N'est-ce pas Louis ? Qui, amené à cette époque au centre de la capitale, a prodigué les serments au champ de la Fédération et dans toutes les circonstances, pour les rompre avec impudence? N'est-ce pas Louis? Qui, peu de jours après cette grande alliance nationale, a fait couler le sang de nos frères, à Naney, à Nimes, à Avignon, à Montauban? N'est-ce pas Louis? Après cette longue suite de méfaits, qui a trahi ouvertement la nation en fuyant du milieu d'elle le 20 juin 1791, en laissant après lui une protestation injurieuse contre tous ses serments? N'est-ce pas Louis? Qui, pour récompense de tous ces forfaits, a reçu néanmoins de cette nation généreuse une grande marque de confiance et de loyauté : la couronne constitutionnelle? N'est-ce pas Louis? Et cependant, en reconnaissance de cette loyauté, de cette générosité, qui a cherché à soulever contre cette nation généreuse tous les peuples voisins, qui a dissipé ses trésors, corrompu ses généraux, fatigué ses défenseurs par des dégoûts sans nombre, appelé l'étranger au milieu d’elle pour la subjuguer? N'est-ce pas Louis? Enfin, pour mettre le comble à tous ces crimes, qui a donné de sang-froid l’ordre de massacrer les citoyens au château des Tuileries ? N'est-ce pas Louis?
Il serait donc superfiu de chercher à innocenter Louis comme il serait inutile de s'attacher à prouver combien il est coupable.
Ce n’est donc pas la défense de Louis que je viens attaquer, mais je viens vous communiquer quelques réflexions que m’a fait naître la faiblesse même ‘de [la| défense, et la scène dont nous avons été témoins à la Convention ce matin.
D'abord cette défense m'a paru si faible, qu’il me