Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LA DÉFENSE DE LOUIS XVI 4

paraît évident qu’elle a été concertée avec ceux qui ont le plus d'intérêt à ce que Louis périsse. Remarquez que le défenseur du ci-devant roi n’a pas employé un seul instant un moyen qui m'eût semblé victorieux: celui de la dénégation des pièces trouvées dans cette armoire secrète du château des Tuileries. Ces pièces trouvées par un seul homme, recueillies par un seul homme, examinées par un seul homme, communiquées à la Convention nationale par un seul homme, ne pouvaientelles pas, à juste titre, [être|récusées comme étant environnées d’une multitude de signes de réprobation? Or, comment se fait-il que le défenseur de Louis n'ait pas employé ce moyen, si ce n’est parce que sa défense a été concertée avec le seul homme qui a produit toutes ces pièces, le seul homme pour la cabale duquel la mort de Louis est un objet de la plus grande importance.

N'en doutez pas, citoyens, ces gens-là veulent la mort de Louis et la désirent avec ardeur, mais ils veulent rejeter sur les patriotes tout l’odieux que cette mesure pourrait renfermer. Les patriotes veulent la mort de Louis, parce qu’elle est juste, parce qu'il faut une vengeance éclatante à la majesté du peuple outragée; mais ils veulent que la tête de Louis tombe sur l’échafaud et par le glaive seul de la loi. La coalition, au contraire, veut la mort de Louis pour ses intérêts, comme un coupable désire la mort de ses complices pour couper la trame de ses crimes; ils veulent la mort de Louis, n'importe à quel prix; peut-être même leur conviendrait-il mieux qu’il tombât sous le fer d’un assassin.

À l’appui de ces observations, remarquez avec quel calme et quel sang-froid les principaux chefs de cette coalition ont été spectateurs ce matin de la crise qui a

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