Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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SUR LE PROJET D'ÉCONOMAT NATIONAL 59

‘Jun des plus grand vices de l’économie politique et-

l'acheminement le plus prompt vers les abus et l'envahissement de la fortune et de la liberté publiques.

Il semble que l’on r’ait voulu rien oublier pour déterminer l'agence de l’Economat vers un esprit de COTPS, et pour lui ménager le dévouement et la complaisance de tout agent qui serait choisi pour ‘concourir à ses opérations. Par exemple, il est indiqué dans l'article 7 qu'il sera établi des correspondances permanentes, pour aboutir au bureau central de Paris ; d’où l’on peut conjecturer que s’il arrivait que, par esprit de parti ou autrement, un mauvais dessein entrât dans les combipaisons de l’Economat ou dans celles de leurs supérieurs immédiats, rien ne serait plus facile à la commission des 15 que d’accaparer ou de tarir toutes les espèces de fournitures nécessaires au service public, et les grains y sont compris. Il faut le dire, mais sauf toute comparaison d'intention, que je crois ici très pure, c'est sur le même plan qui nous est présenté, que fut établi par Laverdi, et continué par Sartine, Necker et Berthier, le système de l’accaparement des grains.

Le temps ne me permet pas de faire le rapprochement des deux institutions ; qu'il me suffise de dire que Laverdi avait un comité central à Paris; ce comité avait des correspondances permanentes dans le chef-lieu de chaque généralité et dans chaque ville de parlement; ces correspondances avaient leurs ramifications subalternes. Il ne fallait qu'un acte de volonté, qu'un signal, et ce vaste épervier, jeté sur la surface du territoire français, en accaparait toute la subsistance.

Or, citoyens, est-il question de faire ici des accaparements? Non, sans doute; mais bien de procurer toutes