Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
a.
SUR LE PROJET D'ÉCONOMAT NATIONAL 65
développements du mode à pratiquer pour l'exécution de mon plan.
Je ferai observer seulement que ce plan, pour émbrasser le peuple entier dans son exécution, n'en est pas, pour cela, moins facile à conduire à sa fin.
Imaginez, citoyens, une seule commune, à qui vous demanderiez des objets en nature, pour la valeur de 5.098 livres, cette commune, occupée de son seul objet, concourt en bloc à votre but; là, chaque citoyen s’aide réciproquement de ses lumières, de son industrie et de sa fortune, pour compléter la fourniture demandée. Si vous concevez donc la facilité de l’opération de cette commune, quelle difficulté y aurait-il à ce que, dans le même instant, chaque commune la répétàt ? Les matières sont disséminées sur le territoire par la main du commerce et de l’expérience ; dans mon plan, il n’est pas besoin de ramasser et d'emmagasiner des provisions énormes de matière première. Chaque commune est un atelier circonscrit et borné à une fourniture exiguë. Ce qui ne sert pas dans la commune, se trouvera dans le voisinage, soit en matières, soit en: ouvriers. Vous mettez en jeu, de cette manière, avec une proportion égale, tout le commerce et toute l’indus: trie de la République, et vous évitez surtout le grand inconvénient des accaparements et des trouées, inséparables de l'agence d’un petit nombre de fournisseurs.
Il a été impossible jusqu'à ce jour, et il le sera, sans contredit, que tout directoire ou compagnie chargés d’approvisionner les armées, ne fassent, par ces achats subits de matières ou de subsistances, de profondes trouées dans quelques stations du territoire. La nature de leur gestion est d'enlever tout à coup à une étendue
6.
«