Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 107

d’ennuis ; une autre expérience lui manquait, celle de la faveur du peuple. À la Législative, il combattit avec courtoisie, avec fermeté la politique des Jacobins, des arnis érop zélés du trône, et c’est lui qui, pour justifier Lafayette, le définit d’un mot demeuré célèbre : « Le fils aîné de la liberté française ». Mais à la date où il entra dans le tourbillon des assemblées, il y avait longtemps déjà qu'il était trop tard pour tout individu prétendant modérer ce que les événements seuls et les partis en masse décidaient et précipitaient.

Quand sa vie est en danger, il refuse d’émigrer, pour ne pas compromettre les siens, et puis il est de ceux qui respectaient jusque dans son délire la mère qui les frappait.

Deux brochures publiées par lui, en 1804, écrites d’un style ferme et haut, mais avec un parti d’âpreté amère contre les Bourbons, soulignent son adhésion à l'Empire; la leçon de 93 avait profité, trop profité peutêtre. S'adressant aux champions de la vieille monarchie, il essayait de les enfermer dans ce dilemme : « Vous qui parlez de privilèges antiques, de légitimité, d’usurpation et de vengeance, prononcez nettement sur les droits du premier des Capets. Hugues fut-il souverain légitime? Napoléon l’est par les mêmes titres; mieux confirmés et plus constants. Hugues fut-il usurpateur? Napoléon a vengé les descendants de Charlemagne. » À propos des successeurs de Clovis, dont les premières années furent paisibles, Ramond rencontre