Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 135

« De tous les corps graves de la nature, le plus pesant est la femme qu'on a cessé d'aimer.

» Un proverbe russe dit qu'on recoit les gens d’après lhabit qu'ils portent et qu'on les reconduit d'après l'esprit qu'ils ont montré. De là se sont introduits dans le grand monde deux usages d'une prudence infinie : de se faire annoncer avec éclat quand on entre et de s’esquiver sans bruit quand on sort.

» Quand une faction est renversée, les braves se retirent; mais les gens d'esprit et les bêtes ramassent les morceaux ; les premiers pour sauver un principe, et les autres pour commencer une secte. La même chose arrive au déclin d’une jolie femme ; les conquérants l'abandonnent, mais les savants et les marguilliers se disputent à qui en fera une muse ou une sain{e.

» L'amour ne s'explique plus par le duel, mais par l'enchère. « C'est avec de l’or et non avec du fer » qu'on m'obtient », disait une fille à deux hommes qui se baltaient pour elle. Le mariage n’est à proprement parler qu'une adjudication à la bougie éteinte : le dernier qui a parlé se couche.

» Le sage ne se repent pas, il se corrige. Le peuple ne se corrige pas, il se repent. Les femmes se jettent dans la pénitence sans se corriger ef même sans se repentir. La pénitence est le dernier plaisir des femmes.

» On lit sur la porte orientale d’Agra l'inscription suivante : « La première année du règne de Julef, » deux mille époux furent volontairement séparés par