Orateurs et tribuns 1789-1794

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tionnaire, il se rapproche insensiblement de la droite : dans les premiers mois de 1192, il combat la tyrannie des passeports, la confiscation des biens, la déportation des prêtres non assermentés, le licenciement de la garde conslitutionnelle. « Craignez surtout, s’écriait-il, que l’on ne se rappelle une époque bien fameuse dans l'histoire d'Angleterre, époque à laquelle la garde d’un de ses rois fut licencite! » Il n’est pas moins bien inspiré lorsqu'il parle contre le serment civique qu'on voulait imposer aux émigrés : « Laissez donc les serments aux charlatans, aux sectaires, aux faux prophètes, et que la tranquillité nationale ne repose jamais sur une pareille garantie. Le serment est inutile pour les honnêtes gens, et il ne lie pas les scélérats. »

Arrêté avec ses deux frères en 93, enfermé dans la prison de Sézanne, il se souvient d'Émile, se fait menuisier ; ses frères et lui travaillent pour les menuisiers de la ville qui deviennent leurs protecteurs.

Après le 9 thermidor, nommé membre du district de Senlis, il refuse, pour ne pas s'associer à l’application des lois terroristes, et comme on le menaçait d’une nouvelle captivité, il répond fièrement : « Ramenezmoi aux carrières, si cela vous convient. » Président du tribunat, chef de bataillon, premier écuyer du roi Joseph à Naples et en Espagne, député au Corps législatif, préfet de la Seine-Inférieure en 1812, Girardin, malgré ses relations presque familières avec l’empereur, sollicita vainement un poste de sénateur ou de con-