Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 157

seiller d'État. Le comte de Montesquiou lui fut préféré pour la présidence du Corps législatif. Napoléon, dit-il dans ses Mémoires, n'aurait pas vu avec sécurité au fauteuil un ancien président de l’Assemblée législative de 1792.

Et cependant il n avait pas marchandé les témoignages de dévouement : il fit son possible pour empêcher le Tribunat de devenir un foyer d'opposition, et, après l'attentat du 3 nivôse, défendit chaleureusement la phrase de l’adresse, où il élait dit que la vraie liberté tenait à la vie du premier consul : « Dans les beaux jours de la Révolution, observait-il, à cette époque où elle était riche d’espérances et vierge encore de tous les crimes qui contribuèrent à la déshonorer, l’épithète de vraie, ajoutée au mot liberté, eût été absurde ct insignifiante; mais les forfaits et les malheurs, les assassinats judiciaires et les maisons d’arrêt, multipliés pendant un temps où l’on parlait de liberté, où l'on prétendait que les racines de son arbre devaient être arrosées de sang humain, devraient nous avoir appris qu’il existait deux espèces de liberté, l’une fausse, aussi loin de la vraie que le crime l’est de la vertu; l'autre vraie, fondée sur les lois, la justice, la sûreté, la propriété, celle enfin que nous désirions au 18 brumaire… »

Il se flattait d'avoir contribué à l'établissement de Ja Légion d'honneur, en remettant à Joseph et par lui au premier consul, le projet de son ami, M. de Barbançois sur la nécessité de créer un ordre distingué. Ce projet

8.