Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 147

Un jour, à Mortefontaine, après le diner, Madame Mère prend à part Girardin et lui dit: « Monsieur de Girardin je vous trouve triste. — Madame, il n’y a pas beaucoup de motifs d’être bien gai. — Vous avez bien ragione ; me croyez-vous houreuse ? Je ne le suis pas quoique mère dou quatre rois. De tant d'enfants, je n'en ai piu auprès de moi. Tantôt je suis inquiète de l’un, tantôt de l’autre. Le povero Luigi! Il avait cté bien tranquille; à présent son tour à être tourmenté. I] est venou me voir à Aïx-la-Chapelle, j'ai été bien houreuse pendant qualche jours; ma un matine, de buon hour, il entre dans ma chambre: Mama, vous ne savez pas. — No, che? — J'ai reçu trois courriers cette nuit, comme Ça. Enfin, Mousu, ces damnés d’Anglais étrient chez lui. I fut obligé de partir subilamente. Ce Povero Luigi, c'est un honnête homme, ma il a bien des chagrins ; il en a pardessus la texta. Ah! si vous saviez! Ma ce qui le console, c’est qu'il est adoré : aussi s'est-il fait Hollandais, il n’est péu Français du tout, du tout. J'aime bien mes enfants et j'en suis bien aimée. Je ne suis pas contente de Jouseph. — Pourquoi donc, Madame? — Perche, pourquoi il ne m'écrit mai; il ne pou avoir pour moi que des attentions; car il m'offrirait des présents que je n'en voudrais pas. Je suis piu riche que mes enfants. J'ai oun millione l’année, je ne le mange pas à bcaucoup près. Je mets plus de la meta à l'épargne. On dit que je suis vilaine, »4 je laisse dire. Je n'ai