Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA CONSTITUANTE. 69

La revision des décrets nous en donnera les

bases. moyens, si le côté droit veut y prendre part sans humeur, sans enflammer le côté gauche par une

opposition absolue, si enfin vous voulez reconnaître franchement les points principaux de la constitution. Nous élaguerons tout ce qu'il nous sera possible d’élaguer sans trop alarmer les démocrates. Mais que pensezvous des projets du côté droit? Que veut-il? Que fera-t-il? » — Je lui dis: « La minorité n’a point de projet arrêté, et malheureusement n'en à jamais eu. Son état actuel est l’exaspération que vous avez excitée, l'humeur, le dégoût de tout ce qui se fait, et une espérance vague que tout cela croulera. Ils n’attendent rien de votre revision, parce que tout ce que vous voudriez conserver comme nécessaire leur paraît, sauf les vrais principes de la liberté, dangereux et insoutenable. — Oh me dit-il, en êtes-vous là aussi ? — Oui, avec la différence que je compte pour beaucoup ce que voulez et ce que vous pouvez faire, et que j"y concourrai de tout mon pouvoir par moi et mes amis. — Mais combien de voix cela fait-il? — Quarante ou cinquante, pas davantage, et cela suffit. Ce qui restera d'opposition servira à constater la liberté des suffrages et vous êtes bien sûr de la majorité. »

A la fin de l'entretien, Chapelier survient, est mis au courant et Malouct leur développe sa tactique : faire le jeu à la tribune, de telle sorte que Chapelier et Barnave aient le beau rôle, puissent l’accabler de sarcasmes