Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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du mouvement et à le faire tourner à son profit. Cette masse d'hommes faibles et indécis qui forment la majorité de toutes les assemblées, n’eut pas assez de fermeté pour se maintenir dans la voie que suivait avec Portalis, le Conseil des Anciens. Le club de Clichy réussit à en entraîner le plus grand nombre dans ses imprudentes manifestations et à dominer, par eux, le Conseil des Cinq-Cents. Dès l’arrivée des nouveaux députés, les mesures les plus périlleuses y furent adoptées presque sans discussion, soûs l'influence plus ou moins occulte du parti royaliste : Pichegru fut appelé à la présidence en concurrence avec Jourdan et malgré l’opposition déclarée du parti constitutionnel ; Barthélemy, qui passait pour royaliste, fut nommé à la place de Letourneur, directeur sortant; l’élection de Barrère dans les Hautes-Pyrénées fut annulée sans motifs suffisants; on rappela les quatre députés du premier tiers que les Conseils avaient éliminés, l’année précédente, en vertu de la loi du 3 brumaire. En même temps, la commission de finances rejetait systématiquement toutes les propositions du Directoire, au risque de provoquer une banqueroute; les dispositions de la loi du 3 brumaire relatives à l’exclusion des parents d’émigrés étaient abrogées; Camille Jordan attaquait, dans un rapport resté fameux, toutes les lois sur les prêtres réfractaires et compromettait, par la véhémence de son langage, le succès de la cause juste qu’il défendait ; enfin, au moment où Bonaparte couronnait ses prodigieuses campagnes d'Italie par la signature des préliminaires de Léoben, Dumolard montait à la