Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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ciliation et de justice qui n’avait cessé de l’inspirer. Dans l’un, il appuya une résolution votée par le Conseil des Cinq-Cents et ordonnant la fermeture des clubs; dans l’autre, il réclama la mise en liberté des naufragés de Calais.

En demandant la suspension des réunions politiques, Portalis dérogeait, en vue d’un intérêt supérieur, aux principes de liberté dont il était, d'ordinaire, le courageux défenseur. La situation devenait si menaçante qu’il lui paraissait indispensable d’étouffer tous les germes de discorde. Il avait dit, peu de temps auparavant, dans un élan patriotique: « Jurons l'oubli du passé?! » Pour atteindre ce but, il fallait supprimer les assemblées tumultueuses qui se multipliaient de toutes parts, et qui, en ravivant le souvenir de temps funestes, soufflaient sur la France l'esprit de guerre civile. Portalis consentait à la fermeture du cercle dont il faisait partie avec tous ses amis des Conseils, pourvu que l’on mît fin, en même temps, aux intrigfies äu ceréle constitutionnel, aux dangereuses déclamations du club de Clichy, et que l’on enlevât ainsi au Directoire tout prétexte de violence. Le Conseil des Anciens partagea cetté opinion, et, après une longue

mission chargée d'examiner la résolution des Cinq-Cents relative à la suppression des incapacités politiques prononcées par la loi du 3 brumaire. Le rapport, où Portalis ne faisait que résumer ses discours antérieurs sur cette question, concluait à l'approbation de la résolution. Elle fut, en effet, votée à une forle majorité.

4. Moniteur de l'an V, tome Il, page 1943. Séance du 7 thermidor. |

2. Moniteur de l’an V, tome LI, page 4144. Séance du 9 messidor. (Rapport sur la loi du 3 brumaire.)