Portalis : sa vie, et ses oeuvres

EN EXIL 115 était inépuisable; « la sérénité de son âme n'était » troublée que par- les maux d’autrui'. Elle était un » modèle de toutes les vertus, comme elle avait été, peu » de temps auparavant, un modèle de beauté et de » toutesles grâces?. »

Portalis et son fils ne pouvaient se lasser de témoigner leur respectueuse affection et leur vénération pour leurs hôtes. Charles Portalis, écrivant à sa mère peu de temps après son arrivée à Emckendorff, traçait ce portrait ravissant de la comtesse de Reventlau :

« Je vous ai parlé amplement de nos divins hôtes, » et j'aurais toujours à vous en parler davantage. Chaque jour passé auprès d’eux les fait mieux con» naître et ajoute quelque trait à la sensibilité de leur

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âme, à la délicatesse de leurs procédés, à leur respect pour le malheur. Leur vertu anime toute la » maison, il faudrait voir comme leurs gens nous ser-

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» vent affectueusement, comme nous rencontrons le » sourire sur toutes les lèvres, l’obligeance dans tous » les cœurs. Notre incomparable hôtesse va au-devant » de tous nos besoins, tout est prévu, calculé, arrangé » d'avance. Tourmentée sans relâche par des souf» frances insupportables, elle est sans cesse occupée » du bien-être des autres... On n’imagine ni tout ce » qu’elle a d'instruction, ni tout ce qu’elle a d’amabi» lité, on ne peut voir que ce qu’elle a de vertu; c’est » une substance céleste toujours aux prises avec les

4. Notice de M. le comte Porlalis, page 24.

2. Souvenirs du Lieutenant Général Mathieu Dumas, tome II, page 159.