Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» maux aigus, mais triomphant toujours dans cette , lutte continuelle, et on voit luire sur son front pâli » un rayon de cette gloire angélique qui le cou» ronne !. »

La comtesse Julie fut une véritable mère pour le jeune homme, plein de cœur et d'esprit, qui l’appréeiait et la louait si bien. Elle le combla, ‘ainsi que son père, des soins les plus touchants, et son seul «regret fut de ne pouvoir les prodiguer aussi à M Portalis ?. Adoucir les coups du malheur était, en effet, sa plus grande jouissance, et elle remerciait comme des bienfaiteurs ceux qui lui offraient l’occasion de satisfaire les .élans de son généreux cœur.

Elle se plaisait surtout dans la société de la petite colonie française qu’elle avait réunie à Emckendorff. Le général Mathieu Dumas, M. d'Angivilliers, Vanderbourg y avaient précédé Portalis; Quatremère de Quincy, fixé à Eutin, chez le comte de Stolberg, passait souvent plusieurs jours à Emckendorff; Bureaux de Pusy, Latour-Maubourg y faisaient de fréquentes

41. Manuscrits inédits, lettre du 30 mai 1798.

9. Voici le billet charmant que la comtesse de Reventlau écrivait, d'une main tremblante de douieur, à Mme Portalis, pour la prier de venir rejoindre à Emcekendorif son fils el son mari :

« Qu'il est cruel de se taire quand le cœur sent un besoin si vif » de s'épancher! Nous bénissons le ciel de posséder un si précieux » trésor sous noire toit, et nous ne COMpPrenons pas comment nous

» avons mérité une telle faveur.

» Un excès de souffrance m'empéche de vous en dire davan» tage; mais je ne puis me refuser la douceur de vous serrer » contre mon cœur en idée. J'espère que nous serons tous réunis » en famille quand le printemps viendra. » (Manuscrils inédits, lettre du 22 août 1798.)