Portalis : sa vie, et ses oeuvres

+ EN EMI 12 » crains bien qu’on ne puisse parler aujourd’hui de la » philosophie du charbonnier!. » Un autre jour, il exprimait son admiration pour l’Angleterre, « cette » véritable patrie de la liberté, » et il se plaisait à trouver dans l’histoire de la constitution britannique la preuve « que l’on peut avoir des lumières sans en » abuser, et que l'esprit public qui rallie vaut mieux » que l'esprit philosophique qui isole?. »

Une pensée politique était toujours au fond de la correspondance de Mallet du Pan : il aurait voulu lui donner une forme moins générale, moins vague, et faire accepter à Portalis le rôle d'agent ou de conseiller du prétendant. A la fin de l’été de 1799, au moment où la France était menacée d’invasion et où le Directoire courait à sa ruine, Portalis fut consulté par Mallet du Pan sur la conduite que le Roi devrait tenir, dans le cas, probable aux yeux des royalistes, où il rentrerait bientôt en France.

Portalis répondit à la question ainsi posée par deux lettres qui sont des modèles de tact, de raison et de patriotisme. Dans la première, datée du 11 août 1799, après avoir vivement critiqué le projet d’une restauration sans programme déterminé, effectuée uniquement par les armées de la coalition, il constatait le retour, chaque jour plus sensible, de la France aux idées monarchiques :

4. Lettre de Portalis à Mallet du Pan, 22 mai 1799. — Mémoires de Mallet du. Pan, recueillis par M. A. Sayous, 1ome IL, chapitre xv, pages 407 et suivantes.

2: Ibid., page 407.