Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» nisation de cette assemblée est ce qu’il y a de plus » difficile etde plus délicat. Mais on a des modèles près » de soi et qui ne demandent qu’à être modifiés d’après » les circonstances locales. .….

» .….. Je me résume : si l’on entre, il faut qu’on le » fasse avec la confiance de la force, avec la dignité de

» la raison. Il ne faut pas que l’on capitule comme avec

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» des vaincus. On doit se réserver le langage dela protection plutôt que celui du commandement, mais ce » langage ne doit être ni timide niincertain. On n’a

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» rien à craindre de la nation dans l'instant où on » vient la défendre contre ses oppresseurs; mais il ne » faut pas que l’on perde de temps. Il faut que l’on

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instruise et que l’on rassure, et qu’au lieu d’avoir

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l’air de soumettre la nation à un parti, on opère le

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grand effet de faire cesser tous les partis pour le bien général de la nation !. »

Peu de temps après, le 23 septembre 1799, il complétait l’exposé de ses idées dans sa seconde lettre, où

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la nécessité de la modération est encore mieux mise en lumière : « .…. Si la révolution était à faire, disait-il, je

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crois bien que personne n’en voudrait. On a trop

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» fortement senti que, presque toujours, il est plus dan-

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gereux de changer qu’il n’est incommode de souffrir.

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Mais il faut partir d’où l’on est. Telles circonstances » données, quel est le meilleur plan à suivre? Voilà le » problème de la politique...

1. Mémoires de Mallet du Pan; lettre de Portalis, du 11 août 1799; tome IL, chapitre xv, pages 392 el suivantes.