Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» des autres. Mais, s'ils ont quelque influence, ils » doivent s'attacher à les bien diriger... Quel est l’individu dans cette révolution qui n’ait quelque re-

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proche à se faire ?.….

» … Je crois sans hésiter que les esprits sont dispo» sés de manière à favoriser le rétablissement de la » monarchie, pourvu qu’on sache annoncer que l’on ne » vient pas faire des esclaves, mais abolir toute tyran-

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nie, et que l’on s’environne d’hommes qui n’aient » aucunintérêt à des vengeances, et qui, oubliant leurs » maux particuliers, ne se dévouent qu’au salut pu»plic th. »

Ces lettres, si honorables pour le caractère de Portalis, dénotent en luiles qualités d’un homme d'État éminent; il adresse à Louis XVIII les plus sages conseils ; il trace, quinze ans d'avance, le vrai programme dela Restauration. Il admet la possibilité du rétablissement de la monarchie, il considère même comme

1. Le maréchal de Castries, en recevant ces extraits, répondil à

Mallet : « J'ai peu vu de lettres mieux écriles et mieux pensées, » monsieur, que celles dont vous m'envoyÿez l'extrait; je les croi» rais de vous, si vous ne me disiez le contraire; je me crois obligé de les transmettre à Sa Majesté, puisque vous me laissez le maître d'en disposer. » « Ces lettres frappèrent, en effet, Louis XVIIS, et c'est à son instigation ou du moins avec son approbation, que Malouei adressa au Mercure une lettre, où, après avoir conseillé un gouvernement légal, une monarchie tempérée, comme le meilleur moyen de décomposer la puissance révolutionnaire, il se rendait garant que telle était la pensée de Louis XVIIT, certitude qui dispensait dé demander pour le moment des engagements explicites. » (Mallet du Pan, Mémoires recueillis par M. À. Sayous, tome Il, chapitre xv, pages 392 et suivantes).

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