Portalis : sa vie, et ses oeuvres

EN EXIL 158. quelques années au sien de la société romaine, n’est que la conséquence et, pour ainsi dire, le rayonnement de cette grande idée évangélique : la bonté sans bornes de Dieu.

Infinie en puissance, la parole divine ne l’est pas moins en étendue et en durée. La voix qui, du haut du Golgotha, légua la loi d’amour à l'humanité régénérée n’avait rien de ce caractère exclusif et local que l’on remarque d’ordinaire chez les fondateurs de religion. Elle ne sadressait pas plus au Grec qu’au Romain, pas plus au Juif qu'au Gentil, et cependant tous l’ont entendue et suivie, parce qu’elle répondait aux besoins universels de l’homme et qu’elle pénétrait dans les profondeurs des âmes pour y répandre le feu de l'amour ét la lumière de la raison divine. Plus de race privilégiée dans l'Évangile : tous les peuples sont appelés à la source de la vie, et l’unité du genre humain, que quelques penseurs parmi les plus avancés de'notre temps appellent de leurs vœux, tandis que le plus grand nombre la traite d’utopie, se trouve déjà en germe dans ces paroles suprêmes de Jésus-Christ : « Qu'ils soient un, 6 mon Père, Comme nous sommes > un... I n’y aura plus qu’un troupeau, qu’un pas5 teüt et qu’une bergerie. » Plus de sanctuairés, plus de cérémonies exclusivement consacrés à Padoration de Dieu : Dieu, partout présent, exauce en tous lieux et en tous temps la prière de l’homme de bien, et nul sacrifice ne lui est plus agréable que le- labeur aü service d’une sainte cause ou les soins donnés au soulagement des souffrances d'autrui. Jésus-Christ ñé répousse