Portalis : sa vie, et ses oeuvres

EN EXIL 163 « Dans ce période, dit Portalis, la Révolution fran> çaise devint plus affreuse que n'aurait pu l’être une , invasion de barbares... On ôta au peuple français ce » que le droit de conquête laisse ordinairement au » peuple vaincu, c’est-à-dire la religion et le droit , civil. Les terroristes se hâtèrent de dissoudre tous les , liens, de rompre toutes les habitudes, d’abolir tous » les cultes. Ils craignirent que les personnes les plus , corrompues ne le fassent pas encore assez; et, comme , pour ajouter un nouveau degré de perversité à la cor» ruption générale, ils donnèrent des formes légales à , la débauche, ét ils firent disparaître la sainteté du » mariage pour lui substituer un libertinage autorisé. , lis détruisirent le gouvernement domestique : plus , d'autorité maritale : car il fallait favoriser le dérégle» ment des femmes. Plus de puissance paternelle : les » pères sont trop attachés aux anciens usages, les en» fants se prêtent mieux aux idées nouvelles. L'ordre » des successions ne fut pas corrigé, mais renversé, » parce qu'il s'agissait moins de faire des règlements » justes, que d’en faire de favorables à ceux que l’on » voulait intéresser aux: nouvelles institutions. On pa» rut redouter l'esprit de famille autant qu'on avait » redouté l'esprit de corps. On sembla ne s'occuper que » de l’horrible soin de faire constamment violer les » mœurs par les lois, et les lois par elles-mêmes... »…. Il n’y avait ni mœurs, ni morale; chaque » nouvelle loi, chaque nouveau changement était une » tempête, Le plus forcené, le plus audacieux passait » pour le meilleur patriote. Les mots ne désignaient