Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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, été trouvéessons Le cachet, «et dans des dépôts étran-

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gers au tribunal par-devant lequel ils avaient été

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traduits. Un prévenu était absous aujourd’hui, on le

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rejugeait quelques jours après pour le même fait, et » on le faisait périr. Nous manquons d'expressions pour » qualifier des atrocités dont aucune nation policée

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n’avait encore donné l’exemple. » Au milieu de cesatrocités inouïes, la sensibilité que

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l’homme doit à ses semblables était comprimée par , des menaces. On ne laissait pas respirer les âmes

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librement. Les soupirs étaient punis comme des » crimes. On voulait étouffer la nature, et, s’il était

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possible, changer tous les hommes et les rendre des

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monstres. Dans quel temps vivions-nous donc ? Jamais

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tyrannie, jamais faction n’étonna l'univers par plus d'horreurs !! »

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Telle est, rapidement résumée dans ses parties essentielles, l’œuvre philosophique de Portalis. L'auteur examine un grand nombre de questions secondaires , il aborde beaucoup d’autres sujets que nous avons dû laisser de côté. Le chapitre où il discute l'esthétique du xvrn° siècle, ceux où il recherche soit l'influence de l'esprit philosophique sur l'histoire, soit le principe métaphysique des lois pénales, soit enfin la base rationnelle de l'impôt, attirent par leurs titres ; mais, outre qu’ils sont restés presque tous à l'état d’ébauche, ils ont, pour ainsi dire, un caractère épisodique, et nous aurions craint, en nous engageant,

A. Portalis, De l'usage et de l'abus de l'esprit philosophique, tome IE, chapitre xxx1v, pages 493 à 499. :