Portalis : sa vie, et ses oeuvres
»
ÿ
AVOCAT 15 précieux don que la Providence ait pu leur faire ? , La religion agit sur lesämes. À ses yeux, il n’y a de véritable foi que celle qui est sincère. Il n’y à de vraie vertu que celle qui part du cœur. Dieu, maître de l'univers, n'a pas besoin d’'hommages forcés. Il n’exige pas qu'on le confesse avec contrainte. Il veut qu’on se rende digne de lui. La force humaine pourrait-elle être justement et utilement employée pour une religion qui ne veut gouverner que dans l’ordre du mérite et de la liberté ?
» Le despotisme sur les âmes est un genre de domination que leslois civiles ne connaissent pas, et ne peuvent jamais connaître. On ne peut raisonnablement se promettre de forcer la conscience et le retranchement impénétrable de la liberté du cœur. Dieu seul est le roi des âmes. Nulautrene peut les changer... » … Que pourrait gagner l’État à corrompre ainsi le bien qui estdans l’ordre naturel? L’amour qu’on a pour ses proches n’est-il pas le principe de celui qu’on doit à l'État? N'est-ce pas par la petite patrie, qui est la famille, que le cœur s'attache à la grande? Ne sont-ce pas les bons fils, les bons maris, les bons pères, qui font les bons citoyens ? » Des publicistes modernes ont démontré que la population d'un État était le signe le plus sûr de sa prospérité. Pourquoi donc , par le zèle le plus mal entendu, entreprendrions-nous d’étouffer ce germe de grandeur et de félicité publique ? La religion chrétienne qui ordonne aux hommes de s’aimer veut sans doute que chaque peuple ait les meilleures