Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 271 d’une restauration théocratique, de renfermer en d’étroites limites le pouvoir religieux et de multiplier les garanties contre ses usurpations, On vient de voir que, sur ce point, la parole avait dépassé sa pensée.

La suite du rapport n'offre ni les mêmes erreurs, ni le même intérêt. Portalis y expose, avec sa science accoutumée, l’ancienne constitution du culte eatholique; il fait connaître l’organisation de la nouvelle Église; il insiste sut l'obligation de la résidence épiscopale, sur le maintien des prérogatives des chapitres, sur la nécessité de reconstituer les séminaires ; il indique les moyens d’existence matérielle assurés au clergé, en retour de l'abandon de ses biens; il adresse, enfin, cet appel éloquent, à la tolérance mutuelle des ministres de tous les cultes :

« Sous un gouvernement qui protége tous les cultes, il importe que tous les cultes se tolèrent réciproque» ment : le devoir des ecclésiastiques est donc de s'abstenir, dans l’exercice de leur ministère, de toute déclamation indiscrète qui pourrait troubler le bon ordre. Le christianisme, ami de l’humanité, com= » mande lui-même de ménager ceux qui ont une croyance différente, de souffrir tout ce que Dieu souffre, et de vivre en paix avec tous les hommes. » Le rapport de Portalis aurait dû se terminer par ces nobles paroles. Il a, malheureusement, cru devoir v ajouter, Sur les résultats probables des articles orga-

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À. Portalis, Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat, page 98.