Portalis : sa vie, et ses oeuvres

278 . PORTALIS

hommes, ils agissent en hommes ; leurs erreurs ne sont imputables qu'à leur faiblesse, et il faut en faire abstraction pour connaître et pour apprécier le christianisme en lui-même.

Or, dégagé des calomnies de ses détracteurs et des exagérations de quelques-uns de ses apologistes, le christianisme nous apparaît, à la double lumière des Évangiles et de l’histoire, comme le civilisateur des peuples et l’éducateur de l’humanité. Loin d’énerver les esprits, il les fortifie ; loin d’enchaïîner la raison, il l'élève en la purifiant. Où trouver, en effet, les maîtres de la pensée humaine, les plus belles découvertes, les plus admirables créations de l’art, sinon sur le sol chrétien et dans les siècles chrétiens?

« … Pourrions-nous, dit Portalis, regarder comme » inconciliables avec nos lumières et avec nos mœurs une religion que les Descartes, les Newton, et tant » d’autres grands hommes s’honoraient de professer, » qui a développé le génie des Pascal, des Bossuet » et qui à formé l’âme de Fénelon?.…

» Si les corps de nation, si les esprits les plus sim» ples et les moins instruits sont aujourd’hui plus fermes que ne l’étaient autrefois les Socrate et les » Platon sur les grandes vérités de l'unité de Dieu, de » l'immortalité de l’âme humaine, de l’existence d’une vie à venir, n’en sommes-nous pas redevables au christianisme 1? »

Portalis insiste sur le caractère essentiellement con-

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1. Portalis, Discours, rapports et travaux inédits sur:le Concordat, page 21.