Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 279 ciliant et pacifique des préceptes évangéliques, sur leur respect envers la souveraineté politique; il rappelle quelles merveilleuses vértus la foi religieuse à enfantées et développées jusque sous le règne de la Terreur, dans les hôpitaux comme au fond des prisons, parmi les victimes résignées de la guillotine comme parmi les martyrs volontaires de la charité, et il s’écrie :

« Lorsqu'on est témoin de certaines vertus, il semble » qu’on voit luire un rayon céleste sur la terre. Eh » quoi! nous aurions la prétention de conserver ces » vertus en tarissant la source qui les produit toutes ! » Ne nous y trompons pas; il n’y a que la religion » qui puisse ainsi combler l’espace immense qui existe » entre Dieu et les hommest! »

I] restait à fixer les principes d’après lesquels devait avoir lieu la restauration du culte catholique. Portalis les indique dans la suite de son discours. Tolérance et protection ; tolérance dans les rapports des différentes Églises entre elles, protection de l'État envers toutes; ni religion exclusive ni loi athée, ni culte dominant ni culte toléré : voilà, en deux mots, le système de Portalis. Fort des exemples de l'histoire, il démontre successivement qu’une église dominante ou exclusive déchire l'État et se ruine elle-même; qu'une église abandonnée sans réserve à toute l’ardeur de son zèle

" devenir dangereuse pour la paix publique ; enfin qu'une église proscrite est invincible et renverse à la

1. Portalis, Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat, page 25. F