Portalis : sa vie, et ses oeuvres

280 PORTALIS longue, par son autorité morale, les persécuteurs imprudents qui tentent sa ruine.

Ces divers systèmes écartés, il ne restait que celui de la protection. Il fallait protéger l'Église, afin de la rassurer contre le déchaînement des passions ennemies et de lui enlever tout prétexte d’antagonisme politique; il était nécessaire de régler son organisation nouvelle, d'accord avec le Pape, pour prévenir les exagérations de doctrine et mettre fin au schisme que la constitution civile du clergé avait fait éclater en France et que tant de cruautés avaient envenimé.

L'intervention du Pape était indispensable, pour donner une consécration religieuse aux résolutions arrêtées par le Gouvernement. En se séparant de la Papauté à l'exemple de l’Angleterre, on n’aurait eu que l’alternative de réunir dans les mêmes mains, au grand détriment de la liberté, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, ou de constituer une primatie, une sorte de papauté nationale destinée à devenir, en raison même de son origine, soit le plus terrible adversaire, soit le plus vil courtisan de l’autorité laïque. Rompre avec Rome, ce n’eût pas été seulement renier toutes fès traditions de notre histoire, c’eût été encore mépriser les vœux de l'immense majorité des populations et déserter les intérêts permanents de la France, que la conformité de race et de croyance rend l’alliée naturelle et le centre politique de toutes les puissances catholiques.

Ces principes reconnus, Portalis analyse rapidement