Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 281 les dispositions du nouveat Concordat; il répond à

ædiverses objections de détail que ce projet avait soulevées, soit au Tribunat, soit au Conseil d'État, soit dans le public; enfin il insiste sur la nécessité d’une large et charitable tolérance :

« … Des prêtres fanatiques ont abusé et pourront abuser encore du dogme catholique sur l'unité de l'Église pour maudire leurs semblables et pour se montrer durs et intolérants; mais ces prêtres sont alors coupables aux yeux de la religion même; et » la philosophie, qui a su les empêcher d’être dangereux, a bien mérité de la religion, de l'humanité etde la patrie. *

» Les ministres du culte catholique ne pourraient » prêcher l'intolérance sans offenser la raison, sans violer les principes de la charité universelle, sans être » rebellesaux lois de la République, etsans mettre leur doctrine en opposition avec: la conduite de la Providence; car, si la Providence eût raisonné comme les fanatiques, elle eût, après avoir choisi son peuple, » exterminé tous les autres : elle souffre pourtant que » laterre se peuple de nations qui ne professent pas

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» toutes le même culte, et dont quelques-unes sont » même encore plongées dans les ténèbres de Pidolâtrie. » Ceux-là seraient-ils sages qui annonceraient la pré» tention de vouloir être plus sages que la Providence » même 1?»

On a rarement mieux défini la mission des prêtres

1. Portalis, Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat, page 48.