Portalis : sa vie, et ses oeuvres

232 | PORTALIS

ici=bas; jamais réprobation plus énergique n’a frappé l'intolérance. À défant d’antre preuve, il suffraits de ces lignes pour faire admirer, non-seulement l’élévation du cœur de Portalis, mais encore la profondeur et la pureté de sa foi. Il faut, en effet, la posséder dans toute sa force, pour en comprendre ainsi la suprême beauté : Portalis avait adoré, au fond de son àme chrétienne, l’incomparable majesté du Dieu de l'Évangile qui pardonne au lieu de frapper, et qui ne laisse tomber sur l’homme que des paroles de paix et de consolation ; il avait compris que l’amour sans bornes de l'humanité est, pour une Église née de la eroix, une source d’inépuisable grandeur et de puissance; il avait senti enfin, au souvenir de la primitive Église, que la prière est la seule arme des prêtres et que, pour vaincre, il leur suffit de bénir et d’aimer l’humanité au milieu de laquelle ils vivent.

Un exemple mémorable venait de confirmer les convictions de Portalis sur cette question : les anciens évêques avaient, à la voix de Pie VIT, volontairement renoncé, pour la plupart, à leurs siéges, afin de faciliter la réorganisation des diocèses en France, et remis leurs démissions entre les mains du Souverain Pontife. Portalis n’hésite pas à rendre hommage à ce noble désintéressement; il fait ressortir la grandeur ‘d’un tel sacrifice « généreusement offert par le pa» triotisme, par la conscience et par la liberté; " » il expose ensuite les projets du Gouvernement en faveur

1, Porialis, Discours, rapports et fravaux inédits sur le Concordat, page 50,