Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CONCORDAT 285 vivement surpris de voir publiés à la suite du Concordat, et comme une annexe inséparable de cet acte diplomatique, les articles organiques, qui n’avaient été communiqués que tardivement au cardinal Caprara, et dont les négociateurs français, le Premier Consul luimême, n'avaient jamais parlé que comme d’un simple règlement de police relatif aux formes purement extérieures et aux intérêts matériels des cultes. Lorsque Consalvi reconnut, à la place de l’inoffensive réglementation qu’on lui avait annoncée, toutes les libertés de l’Église gallicane codifiées par les soins de Portalis et devenues loi de l’État sans accord ni discussion préalable, son irritation fut grande ; illa fit partager au Souverain Pontife, et Pie VII, dans une de ses allocutions au sacré collége, protesta formellement contre la publication et les dispositions des articles organiques.

Cette manifestation significative menaçait de jeter sur la nouvelle loi un discrédit qui aurait atteint le Concordat lui-même; elle pouvait ébranler l'autorité morale du Premier Consul et porter Le trouble dans les consciences catholiques. Il était donc urgent que le gouvernement consulaire intervint, et que, soit par une déclaration publique, soit par des remontrances officieuses, il obligeñt la Cour de Rome à changer d’attitude ; il fallait qu’il exprimât clairement sa pensée, et ‘qu'aux yeux de la catholicité, il s’expliquât sur ce grave sujet : il le fit par l'organe de Portalis.

La doctrine de Bossuet, que Portalis commenta dans un mémoire plein de science et d’éloquence, se résume