Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LÉ CONCORDAT 301 ganisation du culte catholique. Sur ce terrain, il trouva le Premier Consul, aussi bien que Portalis, empressés à seconder son zèle apostolique, et bientôt il eut la joie d'apprendre que le Concordat était entré en pleine vigueur dans toute l’étendue de la France.

Ce résultat était dû, en grande partie, à la modération, à l’éloquence, à l'habileté de Portalis. Faut-il l’en approuver? faut-il le regretter? La question peut paraître aujourd’hui douteuse. On a vu, en effet, pendant ces dernières années, se développer et grandir deux écoles adverses, qui, de points de vue diamétralement opposés, s’accordent à condamner le système des concordats, et en particulier celui de 1801. Les uns, fougueux et imprudents défenseurs de l’Église, soutiennent que l’État est dans l'Église, qu'il wa pas, dès lors, à sanctionner les prérogatives préexistantes de l’Église, que c’est, au contraire, à celle-ci, seule puissance indépendante et légitime icibas, qu’il appartient de consacrer l’existence des États, l’avénement des souverains, de leur imprimer le sceau de la légitimité, de leur communiquer quelque chose de son inviolabilité. Ils ne peuvent voir dans le Concordat qu'une entrave dissimulée sous une apparence de protection et qu’une négation indirecte des droits primordiaux de l’autorité spirituelle. Les autres, irréconciliables adversaires du clergé et de la religion, dénoncent tout concordat comme un pacte funeste conclu, pour l’asservissement des peuples, entre le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir civil; ils prétendent que, si l'État soutient et protége l'Église, c’est