Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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» Le Pape na fait connaîlre que vous alliez être » incessamment promu au cardinalat. »

Malgré ces encouragements et ces promesses, l’archevêque de Lyon avait peine à se rapprocher des constitutionnels : son premier mandement avait été une condamnation absolue de leurs erreurs. Ce fut, pour le Premier Consul, une nouvelle occasion de mettre en lumière le véritable esprit du Concordat.

« Je vois avec peine, écrivait-il à son oncle, dans » la lettre que vous m’avez communiquée, que vous » écrasez les constitutionnels ; vous ne les traitez pas de » la même manière que les anti-constitutionnels. Ce» pendant les uns sont bien plus vos amis et ceux de » l’État qu’une partie des autres... C’est être ennemi » du repos de l'Église et de l'État que vouloir, par » satisfaction de son orgueil, écraser un parti et triom» pher où il n’y a pas sujet de triomphe. Le Concordat , n’est le triomphe d’aucun parti, mais la conciliation » de tous!... » l

Ce n’était pas la première fois que le Premier Consul exprimait cette idée d’une haute vérité politique; il l'avait déjà développée, quelques mois aüparavant, avec une rare élévation de langage et de pensée, dans une note adressée probablement à Portalis et reproduite par les éditeurs de la correspondance impériale ?. Voici ses paroles :

1. Correspondance de Napoléon Ier, tome VIII, page 419. A l'archevèque de Lyon. Dieppe, Al novembre 4802. (Extrait des Archives de l'Empire.)

9, Correspondance de Napoléon Ier, lome VII, page 619. Note. Paris, 18 prairial an X (7 juin 1802). — (Extrait des Archives des