Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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eût suffi à remplir dignement le ministère de Portalis.

Bien d’autres problèmes, cependant, réclamaient

son attention. La question des couvents fut, en particulier, pour lui, l’objet de constantes préoccupations. Au lendemain du Concordat, le 16 octobre 1805, il proposait à Napoléon le rétablissement des ordres hospitaliers de femmes ! , tels que celui des sœurs de la Charité, dont il empruntait l'éloge

à

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Voltaire.

« L'État, disait-il, ne doit point être privé du secours de ces sœurs consacrées au service de l’humanité pauvre et souffrante.

» Un philosophe de nos jours, en parlant de l’établissement des sœurs de la Charité et de celui des autres sœurs, qui, sous des noms différents, se vouent à la pratique des mêmes vertus, a dit : Peut-être n’y a-t-il rien de plus grand sur la terre que le sacrifice que fait un sexe délicat de la beauté, de la jeunesse, souvent de la haute naissance et de la fortune, pour soulager, dans les hôpitaux, ce ramas de toutes les misères humaines, dont la vue est si humiliante pour l’orgueil humain et si révoltante pour notre délicatesse. Les peuples séparés de la communion romaine n’ont imité qu'imparfaitement une charité si généreuse.

» Aussi, dès qu'on a pu, après les orages révolutionnaires, s’occuper des hospices, le premier soin des administrateurs a été d'y rappeler les sœurs de la

À. Jauffret, Mémoires sur les affaires ecclésiastiques de France pen-

dant les premières années du xixe siècle, tome Ier, pages 265 et sui.