Portalis : sa vie, et ses oeuvres

SES DERNIÈRES ANNÉES 323 » Charité. L'établissement de ces sœurs est national; » ilest né en France; il est le fruit de la religion de » nos pères. On en est redevable à un fondateur à la » fois religieux et philosophe, qui a mérité d’être placé » au premier rang des bienfaiteurs du genre hu» main ?, »

Napoléon avait l'esprit trop élevé pour ne pas comprendre un pareil langage * : les sœurs de la Charité furent rappelées, protégées, et, dans la mémoire reconnaissante du peuple, le souvenir de leur rétablissement resta lié à celui de la fondation du régime impérial.

Encouragé par ce succès, Portalis s’empressa de compléter son œuvre. Le 13 prairial an XIIT (4 juin 1805), il proposait à l'Empereur, dans un nouveau rapport, d'autoriser les principales congrégations de femmes vouées non-seulement au service des pauvres, mais encore à la conversion des pécheresses et à l’éducation. Il écartait, en même temps, la pensée de réunir en une seule ces diverses communautés. Cette idée, que Napoléon, dans son amour excessif de l’unité, avait suggérée à son Ministre des Cultes #, s’accordait mal

1. Portalis; Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat, page 460. d ;

9, Lettre du Premier Consul à l'archevêque de Paris, du 10 fructidor an X (28 août 1809) : « Je me fais faire un rapport sur les » différentes demandes relatives aux sœurs de la Charité. Mon in» tention est de redonner à ces bonnes filles Loutes les prérogatives » qu’elles avaient, afin de les mettre à même de continuer à faire » le bien qu’elles ont fait, témoignage que je me plais à leur ren» dre. » (Correspondance de Napoléon Ter, tome VIII, page 10. Extrait des Archives de l'Empire.)

3. « M. Portalis, votre lettre du 20 floréal me fait connaître trois » espèces de sociélés de filles consacrées au service des hôpitaux: