Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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question, qu'une seule demande et une seule réponse rattachées au quatrième commandement de Dieu : Napoléon désira que le nouveau catéchisme fût moins laconique. Il proposa, en premier lieu, la rédaction suivante :

« La soumission au Gouvernement de France est» elle un dogme de l'Église? — Oui, l’Écriture ensei»-gne que celui qui résiste aux puissances résiste à » l'ordre de Dieu ; oui, l’Église nous impose des devoirs » plus spéciaux envers le Gouvernement de la France, » protecteur de la religion et de l'Église; elle nous » ordonne de l'aimer, de le chérir et d’être prêts à » faire tous les sacrifices pour son service *. »

La commission de théologiens, à laquelle ce projet fut communiqué, objecta qu'on ne pouvait présenter comme un dogme de l’Église universelle l'obligation, toute nationale, d’obéir au Gouvernement de la France. Napoléon comprit la justesse de cette observation et n’insista pas. Il demanda seulement qu’en raison du trouble jeté dans les esprits en France par la Révolution, le nouveau catéchisme s’exprimât avec quelques détails sur les devoirs des sujets, et le désignât personnellement à leur respect et à leur amour. Il trouva le cardinal Caprara disposé à entrer dans cette voie, el, après s'être concerté avec lui sur les termes à employer, il ft rédiger par Portalis l'étrange leçon de catéchisme qu'on va lire :

« D, — Quels sont les devoirs des chrétiens à l'égard

1.M.le comie d'Haussonville, L'Église romaine et le premier Empire, tome H, pages 266 et 267.