Portalis : sa vie, et ses oeuvres

AU CONSEIL DES ANCIENS 73 « Si les philosophes avaient jamais l'empire, ils se, raient plus intolérants que les prêtres: » il: établit, d’après-la natureet objet des, croyances religieuses, que la violence est sans effet surelles, et que la persécution, loin de les affaiblir, les exalte, les vivifie, les grandit dans l’âme des peuples.

Enfin, recherchant en: quelles circonstances se produirait la loi, illui reproche d’être encore plus inopportune qu’injuste. Il demande qu’au sortir d'une révolution formidable, on éloigne tous les sujets de discorde, et qu’au lieu de raviver les haïnes politiques et religieuses, on ne se propose d'autre but que leur mutuel:oubli.

« Il n’est plus question de détruire, dit-il; il est » temps de gouverner.

» Que lajustice et la paix s’embrassent;. qu’elles » viennent à l’envi consolider et affermir la, constitu» tion. ANT

» Gardons-nous, surtout, derétrograder vers les années de tyrannie que nous voudrions pouvoir effacer » de notre histoire, et! dont nous avons à réparer les » désastres et lessmaux. Loin de chercher des exemples dans les prodiges d’horreur quiont souilléces années » malheureuses, nous ferons des prodiges d'humanité,

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» de justice et de vertu !. »

Ce magnifique appel à la concorde fut entendu. Entraîné par la puissance de l’orateur, le Conseil entier, se levant au milieu desapplaadissements, ordonna l’im-

A. Moniteur de l'an. IV, tome II, page 1383. Séance du 9 fructidor ,