Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION 15

moins révolutionnaires. Ils les reçurent de la bouche de leurs chefs, s’en emparèrent, les ré pétèrent, semant autour d’eux la peur. « On a vu dans les clubs, a écrit Stendhal, que toute société qui a peur est à son insu dominée par ceux de ses membres quiont le moins de lumiëre et le plus de folie. » C’est ce qui arriva. Les terroristes formaient une infime minorité dans laquelle des étrangers, des aventuriers de tous les pays, tenaient une grande place. Ils purent cependant perpétrer les crimes les plus abominables, par suite de l’effroi de la majorité qui s’éloigna, ou en fut le témoin inerte et curieux. Elle n’osait même pas voter. Les divers scrutins qui eurent lieu en 1791, en 1792 et en 1793, soit pour l'élection d’un maire, soit pour l'élection d’un commandant de la garde nationale, ne purent réunir jamais plus de quinze mille électeurs, alors qu’on n’en comptait pas moins de cent soixante mille. « On croit que le peuple parle, disait alors Garat, et iln’y a qu’un petit nombre d'imposteurs qui aient parlé. » L'action de la Commune, après le ro août, apporta aux terroristes un nouvel appui. Les hommes d'ordre placèrent un moment leur es-