Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

LA DIPLOMATIE DE LA RÉVOLUTION 45

l'Empire, sept envoyés français que je cite dans l’ordre de leur nomination : le général Pérignon, Truguet, devenu ensuite amiral; Guillemardet, un inconnu ; Alquier,un diplomate de race ; Lucien Bonaparte, à qui son ambassade valut, ditondes présents estimés alors à cinquante millions ; le général Gouvion Saint-Cyr et le général de Beurnonville.

Il s’en faut que tous ces diplomates se soient trouvés aux prises avec les mêmes difficultés ni qu'ils aient déployé pour les résoudre les mêmes talents. Certains d’entre eux se montrèrent notoirement insuffisants, Pérignon surtout, qui fut au-dessous du médiocre, ce qui prouve une fois de plus qu’on peut être un vaillant soldat et un détestable négociateur.

Assurément, la situationétait hérissée d’écueils. Placée entre les exigences de la France et celles de l'Angleterre, l'Espagne, bien qu'aux débuts de la Révolution, elle eût foulé aux pieds le pacte de famille, avait quelque peine à se décider à soutenir la politique française. Elle avait donné asile à des centaines de familles émigrées. Madrid était plein de gentilshommes proscrits. Un peu par-

tout dans le pays, on comptait vingt mille pré-