Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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constitution. Ils se promettaient bien de ne Pétablir jamais, Ils voulaient donner une tyrannie en réalité, et une anarchie démocratique en Promesse. Les girondins, avant leur chute, s'étaient aussi occupés de constitution avec plus de bonheur. Condorcet , au nom d’un comité, avait présenté “n projet de constitution tel, que les jacobins auraient, pu lemployer tout aussi bien que celle qu'ils inventèrent, Hérault-de-Séchelles fut chargé de rédiger cette dernière. Il déploya la souplesse de son esprit, comme il avait auparavant déployé l’'infame souplesse de son caractère, Il donna ce qu’on lui demandait, des conceptions extrayagantes et anarchiques. Il les rédigea avec assez de précision et d'élégance. La montagne recut et présenta ce code à comme si elle eût tenu de l’immortelle sagesse. Elle le soumit à l’acceptation du peuple , afin de placer sur une liste de proscrits ceux qui auraient l’imprudente franchise de le refuser. Elle fit jurer à tous les Francais de le maintenir : elle s'était juré à elle-même de ne jamais le mettre à exécution.
Plusieurs députés , amis fidèles des girondins , siégeaient encore à la convention ; ils se plaçaient avec une honorable constance sur les bancs du côté droit, où la proscription Jaissait tant de places vides. Leur présence servait encore à ralentir quelquefois les coups, de la tyrannie. Les jacobins écoutaient avec une patience calculée les réclamations que ceux-ci se permettaient avec mille ménage mens. Cependant plusieurs d’entre eux (ils étaient au nombre de soixante-treize), peu de jours après les événemens du 2 juin, avaient signé une Protestation contre les crimes de cette journée. Les circonstances leur avaient bientôt défendu de la publier : elle était restée déposée chez un d’eux {Duperet}, qui fut arrêté à la suite du procès de Charlotte Corday.
à protestation fut découverte chez lui : soixante-treize députés furent arrêtés.
Les girondins éprouvaient dans le Midi des revers aussi Pr'ompts et presque aussi humilians que dans le Calvados. De soixante-dix départemens qui s'étaient ligués pour les venger, il n’y en eut guère que sept ou huit qui firent des efforts actifs en leur faveur. La montagne envoyait par tout des commissaires pris dans son sein. Ls arrivaient ayant que les administrateurs disposés à l’insurrection eussent pris leurs mesures. Ils semaient les assignats ; ils échauffaient le peuple ; ils armaient les jacobins du glaive exterminateur qu'ils avaient eux-mêmes reçu de la convention ; ils peuplaient les prisons ; ÿs disposaient les échafauds.
Lyon était le centre des troubles du Midi. Quoique la