Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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devant ce même tribunal qui, quelques mois après, devait le punir d'une victoire. Le principal chef d’accusation contre Custine était la reddition de Mayence; de Mayence, qu’il avait prise en un jour, et qui avait arrêté pendant quatre mois, le roi de Prusse et le duc de Brunswick. Les jurés du tribunal révolutionnaire n’osaient prononcer : Cet homme & trahi la patrie. Vous la trahissez, vous, leur disaient le comité de salut public et les jacobins. Une seule personne leur disputaitencore leur proie : c’était la belle-fille de Custine; seule, depuis dix jours, elle arrêtait le fer des bourreaux. Elle paraissait devant le tribunal, guidée par le même sentiment qui avait conduit Mille Sombreuil et Mile Cazotte devant les assassins du 2 septembre. Tendre, intrépide, elle ajoutait tout à la défense de Custine, en paraissant sans cesse à côté de lui. Si une réponse victorieuse avait été fournie par lui-même ou par ses défenseurs, elle, de ses regards, de tout son être, semblait la graver au fond des cœurs. Le peuple admirait en pleurant ce touchant modèle de piété filiale. Les jurés reçurent de nouveaux ordres de condamner Custine, et ils le condamnèrent. Custine fut conduit à l’échafaud. Déjà la multitude demandait aux victimes qu’elles bravassent la mort, ainsi que le peuple de Rome l’exigeait des gladiateurs. Custine, en ce moment , oublia ou dédaigna l'attitude du guerrier; il ne trouva d’appui que dans le secours de la religion. Il parut accompagné d’un confesseur , et la foule murmura. L'Autriche, victorieuse depuis six mois dans toutes les actions et dans trois grandes batailles, avait ouvert à ses armées le chemin qui pouvait les conduire à Paris, lorsque les jacobins résolurent de faire périr la fille de Marie-Thérèse, È veuve du dernier roi de France, soit qu’ils voulussent témoigner leur mépris pour leurs ennemis en se privant d’un tel otage , soit qu’ils trouvassent à verser ce sang une consolation dans les revers. Dans le procès de Louis XVI, tout annonçait encore qu’on s’occupait d’un roi; dans le procès de Marie - Antoinette d'Autriche, rien ne rappela la reine, Depuis trois mois , elle était livrée à mille tortures ; elle leurait son époux : on lui ravit son fils. 11 fut arraché des Es de sa mère, et c'était pour abreuver cet être malheureux de tous les poisons qui tuent lentement l’enfance. La commuue lui avait donné pour gouverneur le barbare Simon, cordonnier. Bientôt après on força la reine de dire un éternel adieu à sa fille, à Mme Elisabeth. Elle quitta le Temple, où du moins elle retrouvait encore les vestiges de Louis. Elle fut précipitée dans le tumulte sinistre de la Conciergerie. Elle y passa deux mois, gardée à vue dans une chambre par deux gendarmes surveillans de toutes ses paroles, de tous ses mou
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