Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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exposé Strasbourg et toute l'Alsace. Les membres les plus coupables du comité de salut public ont dit : « Ces premières » victoires, et toutes celles qui ont signalé Fimmortelle cam » pagne de 1794, sont à nous; elles sont 1 effet de ces mesures » qu’on nous reproche comme des crimes. C’est avec ces suc-
‘» cès que nous rendons compte de tout le sang que nous avons D VETse. »
S'il était possible que l’histoire offrit des preuves d’une telle assertion , histoire ne serait plus que la lecon et l’apologie des tyrans ; nous n’oserions jamais rappeler la mémoire de ces maux passés, ni en gémir, de crainte que quelque politique atroce ne nous écoutât et ne dit : C’est ainsi que, dans les grandes crises des états, on sauve leur indépendance.
Si un récit rapide de tant de grands événemens nous eût permis les digressions , nous nous fussions arrêtés souvent pour montrer combien le ciel a fait suivre constamment l'accroissement de nos dangers extérieurs de l'accroissement des excès et des fureurs auxquelles les factions se livraient parmi nous. La ligue des rois n’était encore qu’un projet, le traité de Pilnitz n’était encore qu’une vaine menace, quand l’assemblée constituante dominait ; et cependant cette assemblée avait fait beaucoup de fautes et toléré beaucoup de désordres. Les girondins , ivres du délire d’une révolu= tion nouvelle, voulurent la guerre, et obtinrent l’un et l’autre fléau. L’anarchie qui précéda la chute du trône fut telle, que les rois et les émigrés purent se flatter de réaliser leurs plus chimériques espérances, et l’on vit la maison de Brans debourg unie à la maison d'Autriche. L'invasion du roi de Prusse échoua. Le doit-on à la journée du 10 août ? Mais l'effet immédiat de cette journée fut d'abord de favoriser une entreprise aussi téméraire, en répandant le tumulte et la discorde dans nos armées et le mécontentement dans les villes. Le doit-on à la journée du 2 septembre ? Je ne veux répondre que par un seul fait à une si odieuse question. Quinze mille Français fuient pendant dix lieues, parce qu’ils avaient aperçu cinquante hussards prussiens, C’étaient des milices levées à Paris pendant les massacres. Vingtdeux mille Francais commandés par Kellerman arrêtent, à l'affaire de Valmi, soixante-dix mille ennemis; c’étaient de: vieilles troupes qui avaient manifesté la plus grande horreur de tous les crimes. Dumocriez, Custine, Montesquiou, font d'importantes conquêtes. Est-il nécessaire d’en rapporter la. cause aux uésordres affreux qui, à cette époque, déchiraient et ensanglantaient la France? Ne la trouve-t-on pas plus naturellement dans la position désespérée où le roi de Prusse s'était mis lui et ses alliés, par trop d'audace à entrepren -