Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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“onné leur férocité, étaient la seule escorte des prisonniers. Arrivés à la porte du Luxembourg , le geolier de cette prison déclare que la société des jacobins et la com: “mune de Paris lui ont signifié la défense de recevoir de nouveaux détenus. On le menace , il persiste. Un attroupement se forme ; les jacobins accourent ; les gardes se laissent forcer ; les députés sont enlevés. On les conduit à la commune de Paris :elle est assemblée; elle jure de les défendre. Elle fait prêter le même serment au peuple qui l'entoure ; elle se déclare en insurrection. Ses manifestes sont prêts; elle reçoit Vadhésion de plusieurs comités révolutionnaires; dans quelques heures, elle les aura tous. On ne voit là que des hommes d'action, de résolution, éprouvés dans toutes les insurrections comme dans tous les massacres. Fleuriot, Payan, Coffinhal amènent à chaque instant de nouveaux compagnons , tous trop heureux de mourir pour Robespierre. Une nouvelle fâcheuse trouble un moment tant de joie: on vient annoncer à la commune que le général Henriot est arrêté, enfermé dans les comités. Deux députés l'ont trouvé dans la rue Saint-Honoré, haranguant le peuple. Ils ont sommé des gendarmes de Varrêter. Ceux-ci ont obéi. Partons,: s'écrie Coffinhal ; que cent braves me suivent. Il s’en offre trois cents. Quelques temps après , la commune apprend leur retour par des cris de victoire. Ils ont forcé les comités , ils en ont dispersé les membres ; ils ont délivré Henriot, et celui-ci, plus intrépide que jamais, est allé braver la convention jusque sous ses murs. De nouvelles acelamations retentissent bien tôt dans la place: c’est Henriot qui revient. H n’est pas seul; il amène le plus puissant renfort. Des canonniers , postés avec leurs pièces auprès de la convention, ont été entrainés par ses exhortations. Eux aussi, ils jurent de venger Robespierre. Les faubourgs , dit-on, s’ébranlent. Les ja+ cobins se sont déclarés en permanence ; ils forment un autre point de ralliement. La place de la commune est devenue une place d'armes. Les canonniers font rouler leurs pièces comme au 10 août. L'ivresse est à son comble. Que de sang va couler! que de massacres vont remplir cette nuit! De la convention on passera aux prisons !... Je laisse la commune dans ses exécrables espérances.
La convention restait assemblée; mille rumeurs vagues entretenaient les alarmes, l’inaction, l'incertitude dérobaient les ressources. Collot - d’Herbois vient présider l'assemblée (il s'était déclaré avec force contre Robespierre). Il sort du comité 3 il est effaré , haletant. Il se couvre en signe de détresse. On attend avec un morne silence ce qu’il va dire, Voici son