Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

‘34 -INTRODUCTION.

M. d'Yriarté, depuis le désastre de la république de Pologne,

auprès de laquelle il était ambassadeur. Les incertitudes d’un courrier qui le chercha vainement à Vienne, à Berlin, et qui le trouva enfin à Venise, prolongèrent les fléaux de la guerre entre deux nations lasses de se combattre. Le gouvernement français parut aussi importuné et aussi inquiet de ces retards que la cour de Madrid elle-même, Une autre négociation fut commencée, auprès des Pyrénées, entre le général Servan et le marquis d’Yranda. Mais durant cet intervalle, les, Espagnols firent les plus grands efforts pour repousser les Français de leur territoire. Ils -osèrent se représenter devant Roses , et , combinant leur attaque par térre et par mer, ils se virent sur le point de rentrer dans cette ville. Déjà ils y jetaient des bombes, Ils furent enfin obligés de renoncer à leur entreprise, mais non sans avoir fait admirer aux Français un courage que les revers n'avaient fait qu’exalter. Ils se portèrent avec la même impétuosité contre l'armée des Pyrénées-occidentales. Ils réussirent d’abord à la repousser des hauteurs de Pampelune. Elle ne tarda pas à s’en emparer de nouveau. Mais les Espagnols, agissant dès-lors avec plus d’audace et plus d’habileté, se maintenaient entre les deux armées par lesquelles ils étaient pressés, ei déjà ils méditaient une diversion. hardie sur le territoire de France même. Dans ces circonstances , on apprit que la paix avait été signé à Bâle entre M. Barthélemy et M. d'Yriarte, le 4 thermidor (14 juillet); que la France, par ce traité, abandonnait toutes ses conquêtes, et que l'Espagne lui cédait toute la partie de Saint-Domingue qui lui appartenait. Autant les Espagnols s'étaient défendus , au milieu du péril, de laisser voir le besoin de la paix, autant témoignèrent-ils d’allégresse après avoir obtenu une paix qui n'offensait point leur orgeuil , et qui rappelait à peine combien la guerre leur avait été funeste. La cour de Madrid , si prodigue d'honneurs et de récompenses envers le duc d’Alcudia, ne fut que l'interprète de la reconnaissance nationale, en lui déférant le beau titre de prince de la paix.

Le gouvernement français se hâta de recueillir le fruit le plus avantageux du traité de paix avec l'Espagne , en dirigeant l’élite des deux armées des Pyrénées vers l'Italie. La guerre avait été long-temps suivie sans vigueur de ce côté. La première campagne avait eu seule quelque éclat, et avait valu aux Francais deux conquêtes importantes, celle de la Savoie et du comté de Nice. Pendant deux avs, des combats nombreux et insignifians avaient eu lieu dans le voisinage de Nice. Les exploits des Français se bornaient