Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. of:

entrer dans un autre plus périlleux ; craint de poursuivre, craint de revenir sur ses pas. Il regrette le pont de Lodi, qui n’offrait que la mort sans cette marche fatigante , incertaine. Lodi, Lodi! crie Bonaparte à son armée. Le pas de charge ranime en vain ses guerriers qui se désespèrent de ne pouvoir avancer. Enfin le marais a pris un peu plus de solidité sous les pieds de tous ceux qui s’y engagent; mais la mitraille de l’ennemi fait tomber des files entières dans cette horrible sépulture. Déjà cinq des plus intrépides généraux de Bonaparte sont couverts de blessures et sont hors de combat. Lodi, Lodil s'écrie encore une fois Bonaparte, qui restera le dernier à tenter cette entreprise presque impossible. Et cependant cette fièvre de grenadier quéparaît le consumer ne suspend pas un instant en lui lés pensées d’un général. Déjà il a ordonné à Guyeux de descendre l’Adige avec un corps de deux mille hommes, de passer ce fleuve , sous la protection de l'artillerie légère, à un bac qui se trouve à deux milles , et de tourner le village d’Arcole : Sonnez la charge, lui a-t-il dit, dès que vous aurez passé l’Adige; que l'impétuosité de tous vos mouvemens , que le son de vos tambours et de vos trompettes représente à l’ennemi toute une armée qui s’avance sur ses derrières : et lui il continue l’attaque du pont d’Arcole. Il y voit l’intrépide Augereau, qui, agitant un drapeau , appelait à lui tous ses braves, et qui est enfin forcé de reculer. C’est Bonaparte qui lui succède; il s’'avance à la tête des grenadiers. Il n’est plus qu’à trente pas du pont. Le feu de l'ennemi le romp; ses éclats couvrent les canaux, les marais, Bonaparte tombe renversé dans un fossé sous le feu de l’ennemi : il se relève ; il rallie toute sa colonne. Déjà les ombres de la nuit couvrent ce poste terrible; mais il est occupé par des Francais. Le général Guyeux a réussi dans sa manœuvre. Les Autrichiens, qui se sont crus coupés, ont abandonné Arcole. Le général Guyeux craint de le conserver avec une aussi petite troupe ; il se retire, et le lendemain le combat re-commence dans la même position. Tout ce que peut tenter le courage le plus héroïque est encore infructueux dans cette journée. Ce n’est qu’au troisième jour que les Français , par les mouvemens combinés des divisions Augereau et Massena, restent maîtres du champ de bataille, le plus sanglant qu’ils eussent encore occupé en Italie. Alvinzi fuit vers Vicence. Mais, pendant le temps où il avait soutenu les attaques des Francais, un autre corps de son armée, sous la conduite du général Davidovich, avait percé les lignes des Francais, se dirigeait sur Mantoue, et déjà m'en. Le a ai À eo

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