Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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pour but de répondre aux accusations grossières lancées contre les Angevins à la séance du 12 janvier par Hudoux et Loïizillon. Après l'attaque, c'était la réplique, et il faut reconnaître qu’elle était donnée d’une façon relativement heureuse. (1) C’était un habile plaidoyer en faveur des fédéralistes d'Angers.

« Frères et: amis, nous ne sommes point envoyés dans votre département en qualité de commissairesobservateurs; mais le Jacobin observe partout où il se trouve; rien n'échappe à sa surveillance; il interroge, il écoute, il met dans la balance de la justice tout ce qu'il voit, tout ce qu’il entend; et, quand il a découvert la vérité, nulle considération, nul ménagement, nul intérêt particulier ne peuvent le retenir. Nous la dirons tout entière la vérité; nous la dirons, parce que nous l’aimons; nous la dirons parce que l'intérêt publie lexige. — Nous ignorons si, comme à Paris, il existe véritablement un système de persécution contre les patriotes; mais ce que nous savons, c’est qu’on vous insulte impunément, c’est qu’on veut vous avilir, vous, vos magistrats, et tout le peuple d'Angers. Alarmés sur votre situation, nous sommes accourus au milieu de vous, pour vous déclarer que mon collègue et moi n’avons aucune part à ce projet infâme; nous désapprouvons cette conduite; nous la regardons comme liberticide. Vos ennemis, fussent-ils puissants, si cette lutte funeste pouvait se prolonger, nous nous | rangerions de votre côté, parce que le peuple est là, parce que c'est là que doit être la Montagne. — Oui, frères et ‘amis, c’est à nous de venger votre outrage. Nous allons répondre pour vous.

« Ne pouvant vous convaincre d’aucun délit présent, vos ennemis reviennent sur vos erreurs passées. Vous

(1) Angers, Jahyer et Geslin (bibliothèque d'Angers, H 2.078).