Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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n'avez jamais été, disent-ils, et vous n'êtes encore que des Brissotins, des Girondins, des Fédéralistes: vous avez signé une pétition contre la Montagne. — Hélas ! on ne leur fera pas les mêmes reproches à ces hommes si. ingénieux à vous trouver coupables. Ces hommes ne signent jamais rien; ils ne se mettent d'aucun parti; toujours ils se tiennent éloignés du danger; et le combat fini, ils se rangent du côté du plus fort. — Mais vous, frères et amis, vous qui, placés dans le foyer d’une guerre civile, devriez en désirer la fin; vous qui aviez à lutter contre l’aristocratie nobiliaire et sacerdotale, liguées contre vous et la Souveraineté du peuple; vous qui, lassés de l’anarchie, vouliez un gouvernement libre et des lois populaires, vous avez pu sans doute vous livrer un instant aux insinuations séduisantes de ceux qui promettaient de vous faire jouir promptement de ce double bienfait. Chacun dirige votre opinion selon les différentes passions qui l’agitent. L’un vous dit que lami du peuple est le désorganisateur de PEmpire ; l’autre, que Robespierre, le plus humain des hommes, veut être dictateur et ne respire que le sang. Tout se réunit pour vous armer contre la Société des Jacobins, contre la Commune de Paris, contre la Montagne, qu’on accuse de vouloir perpétuer l'anarchie: vous ignoriez même ce qu'était la Montagne. En vain nous employons tous les moyens de faire parvenir la vérité jusqu'à vous; non seulement elle vous est interceptée par nos ennemis communs, mais de toutes parts le traître Roland fait tomber dans vos murs un déluge de feuilles infidèles; mais on se sert du nom même des Jacobins pour mieux vous égarer. — Jetés sur cette mer orageuse, sans pilote, sans boussole, sans gouvernail, vous voguez au gré des factieux qui tentent de vous conduire et de vous enchaîner. Les poignards de la révolte sont levés sur vos têtes: les