Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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à en mettre tous les membres sous le glaive de la loi, comme coupables de fédéralisme et de contre-révolution, Hudoux s’écria tout à coup avec fureur : Comment le fer vengeur, le fer exterminateur ne s’appesantira-t-il pas Sur toutes ces têtes scélérates !

« Hudoux s'étant ensuite pris de conversation avec Besnard, lui dit entre autres choses : Ton frère a fait, dis-tu, beaucoup pour la Révolution. Qu’a-t-il donc fait? Besnard ayant répondu qu’il avait servi constamment et avec honneur dans la Garde nationale, qu'il s’était battu bravement dans les occasions (contre les Vendéens), Hudoux lui répliqua : J1 a servi, il s’est battu, etc. Quand même il se Serait fait tuer, il n'aurait encore rien fait pour la République. Besnard lui ayant demandé ce qu’il fallait donc faire, Hudoux lui dit avec transport : 1] fallait aller plonger le poignard dans le cœur de tous ces bougres-là, qui sont de sacrés fédéralisies, quand ils ont Jait signer la sacrée adresse contre-révolutionnaire. » (1)

Les membres de la Commission Militaire venaient de mentrer le bout de l'oreille. I n°y avait plus de doute : leur intention était de faire périr, en même temps que les Vendéens fanatiques, les fédéralistes qui avaient s'gné l'adresse du 30 mai 1793 à la Convention en faveur des Girondins. Pour les Jacobins d'Angers, ce crime était auss: grand que celui des brigands. À partir de ce moment, la lutte va commencer entre les modérés et les violents, entre la Scciété de l'Est.ct la Commission Militaire appuyée par.les représentants du peuple.

(1) Madeleine Blordier, bouchère, déclara au Juge de paix le même jour, 23 janvier 1794 : « M’étant trouvée avec Loizillon, il y a environ trois semaines, il dit dans la maison où nous étions tous les deux, que le Comité Révolutionnaire était mou, sans énergie, sans caractère, et qu’il laissait battre le pavé d'Angers à des gens jouissant de 60.000 livres de rente, que cela était odieux, et que le Comité ne faisait pas son devoir, »